top of page
  • Photo du rédacteurAntonin Satti

À la rencontre d’Arrimage, association étudiante à la recherche de géographes

Il faut s’avancer bien loin au fond d’une étonnante résidence du 10e arrondissement de Paris, entre Belleville et République, aux abords du faubourg du Temple dans le quartier Sainte-Marthe, pour trouver les chaises, le vidéoprojecteur et la toile de projection installés par l’association Arrimage, qui y organise des diffusions de court-métrage presque tous les mardis. « On est vraiment dans un lieu superbe », glisse Mathilde, membre de l’association, à des personnes du public qui viennent d’arriver. Superbe est bien le mot : composé de briques et de métal, le bâtiment tout en longueur abrite plusieurs cours en enfilades où sont disposés de nombreux pots d’arbustes de toutes origines géographiques,accompagnés d’une fontaine au sol et d’amoncèlements harmonieux de bûches de bois, qui doivent probablement servir aux habitant·e·s et aux locaux associatifs qu’on devine à travers les grandes baies vitrées des coursives placées aux étages. Au milieu de ce vaste et imposant calme, bien sûr, des chats autochtones sont là pour parfaire l’accueil des curieuses et des curieux.

 

L’installation du dispositif de projection s’achève, quelques boissons arrivent sur la table du fond, et les deux étudiantes qui s’affairaient jusque-là s’ouvrent à mes questions avec sourire. L’une est étudiante à Paris I, l’autre à Paris IV, et me rappellent d’emblée l’idée à l'origine de cette association étudiante : « le but d’Arrimage est de sensibiliser aux images documentaires et de valoriser les premiers gestes audiovisuels de certains étudiants ». Rapidement, elles m’évoquent le « cadre convivial » de l’association, alors que je me servais déjà une troisième poignée de chips, ce qui m’apparût comme une preuve immédiate de leurs dires. Sabine, qui complète le duo avec Mathilde, me présente aussi brièvement l’historique d’Arrimage : « l’association était l’initiative de plusieurs profs de géographie de Paris I, qui en 1997 ont voulu introduire le médium audiovisuel dans leurs enseignements et activités de sciences sociales ». Depuis, l’association tourne autour de deux événements principaux : les mardis d'Arrimage et le festival annuel.

Projections dans le cadre du festival annuel à l'Institut de Géographie (photographies issues du compte Instagram de l'association)


Les « mardis d’Arrimage » fonctionnent sans réservation et gratuitement. Chaque mardi, le local s’ouvre afin d'y projeter des courts-métrages et permettre ensuite des discussions avec leur réalisteur·ice·s. Quant à lui, le festival « Territoires en image », qui se tient chaque année en novembre à l’Institut de Géographie, s’étale du vernissage le jeudi aux projections les vendredis et samedis, en parallèle d’une exposition photo et parfois de tables rondes.  « Chaque année, on fait une sélection de 10 films parmi 130 reçus en moyenne, explique Mathilde. Notre comité de sélection, composé librement par des adhérents, retient les films qui interrogent le territoire, puisque depuis quelques années on est associé à cette étiquette. On n’a pas une programmation de « cinéma du réel » mais on se centre sur le documentaire, même s’il y a des imperfections, que c’est un premier geste... bref, nous acceptons l’expérimental, tant que c’est proche des sciences sociales et qu’on peut donner de la visibilité à des étudiants ». Pour l’exposition accompagnant le dernier festival, l’association avait fait appel à deux scénographes pour l'installer et la mettre en scène dans le hall de l’Institut de Géographie : « c’était des jeunes et c’était leur première scéno », s’exclame Mathilde. Pour novembre prochain, l’association les rappellera pour valoriser les photos retenues autour d’un nouveau thème : « Géographie du corps ».

L'exposition photographique en marge du festival de l'an passé, avec pour thème "territoire(s) de changement", mise en scène dans le hall de l'Institut de Géographie (photographie issue du site internet de l'association)

 

L’association, selon son site internet, noue parfois des partenariats avec des associations (Les Tropikantes, Géofestival), des institutions (Centre Pompidou) ou des masters (géo-ciné à Bordeaux, anthropologie à Nanterre, Paris Diderot...) pour permettre des échanges, débats et rencontres autour de la photographie, du cinéma documentaire et des territoires. Et nul besoin d’être spécialiste pour participer : « sensibiliser à l'image, c'est regarder des films qui nous documentent, sur des gens, des territoires ; c'est discuter du fond comme de la forme, partager des points de vue, débattre sans se débattre », peut-on lire sur leur page Facebook. Collectivement, selon Sabine, participer à Arrimage permet d’avoir « une auto-formation au regard documentaire ». Aujourd’hui majoritairement composée d’étudiant·e·s en littérature et cinéma, l’association est à la recherche de géographes, conformément à son ancrage premier. Lectrices et lecteurs de la Rêv’Urba, à bientôt autour d’un court-métrage ?

 

Les mardis d’Arrimage : tous les mardis, occurrence et programmation à confirmer chaque semaine sur la page Facebook ou via le compte Instagram de l’association

26e festival de films documentaires : l’appel à films se poursuit jusqu’à fin avril, le documentaire doit durer moins de 60 minutes. L'appel aux photographies avec pour thème "Géographie du corps" est ouvert jusqu'au 30 mai 2023

A Paris 1, dans notre UFR : il existe au sein de l’UFR de Géographie un complément aux masters intitulé « Production de films documentaire », piloté par Joël Boulier et Marie Chenet

bottom of page